J'ai lu le rapport de Boutin sur la mondialisation : affligeant dit
Pierre Haski le 11/12/2010
Dans cet inutile et coûteux document, l'ex-ministre du Logement offre à Nicolas Sarkozy « d'aller vers l'universalisation du monde ».
On l'attendait ce rapport de Christine Boutin sur la mondialisation… Je l'ai dévoré, de la première à la 357e page. Verdict : entre portes ouvertes enfoncées et vœux pieux condamnés à le rester, l'ancienne ministre du Logement a produit un texte qui rejoindra très vite le cimetière, très fréquenté, des rapports inutiles.
Titré « De la mondialisation à l'universalisation : une ambition sociale », ce rapport « intermédiaire », qui sera mis en vente tel un cadeau de Noël le 24 décembre par La Documentation française, a déjà été remis à Nicolas Sarkozy, Président en exercice du G20, dont on ne peut pas douter une seconde que, comme moi, il le lise avec avidité.
Un exercice scolaire
Christine Boutin s'est livrée à un exercice très scolaire, d'accumulation de données disponibles pour tout utilisateur sérieux de Google, et tente d'en dégager 17 propositions qui devraient accompagner la présidence française du G20, qui a démarré le mois dernier.
Elle met la barre très haut d'entrée de jeu avec cette idée qui risque de bouleverser le monde ;
Mere noel
envoyé par luptidej. - Clip, interview et concert.
L'« affaire Boutin »
RépondreSupprimerChristine Boutin s'est agacée, jeudi, lors de la présentation de son rapport à la presse, lorsque les journalistes sont revenus sur la polémique de son salaire. Rappel : Le Canard Enchaîné révélait en juin que l'ancienne ministre était payée 9 500 euros par mois, plus un secrétariat, un bureau, une voiture avec chauffeur, pour produire ce rapport, ce qui lui faisait un salaire mensuel total de 18 000 euros, un bon départ pour s'occuper de la dimension sociale de la mondialisation.
Elle y renonçait face au tollé provoqué par ces révélations, mais conservait quand même une équipe payée, des locaux et des frais de fonctionnement pour produire ce rapport.
Jeudi, à la question d'une journaliste qui voulait savoir si, du point de vue de l'ancienne ministre, cette polémique était « légitime », Christine Boutin répondait :
« Je ne répondrais pas à cette question. Pour moi ce qui était en cause, c'était ma capacité à faire un travail intéressant, vous avez la réponse avec ce rapport préliminaire. Les problèmes de la rémunération… Je suis quelqu'un qui pense que la gratuité et le don sont des valeurs essentielles. »
Le vrai problème, à l'arrivée, n'est pas cette polémique. C'est que le rapport est nul et ne sert qu'à valoriser son auteur et lui permettre toute la flagornerie qu'il faut face à un Président « porteur de l'énergie nécessaire pour proposer aux autres chefs d'État cette commune humanité ».
Un rapport qui va rejoindre la bibliothèque de Nicolas Sarkozy. Rayon « République exemplaire ».